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Elodie BERTAL: "Nous voulons juste pouvoir exercer notre passion et métier"



L'été et l'absence de contrat faisant, cela faisait quelques temps maintenant qu’Élodie BERTAL n'était pas venue nous rendre une petite visite par ici mais elle n'en demeure pas moins une des plus fidèle (et cela ne va pas changer j'espère!). Sans club jusqu'à la semaine dernière et le redémarrage de Perpignan, la plus jeune des BERTAL a bien voulu faire le point sur la manière dont elle a vécu l'affaire qui agite le petit monde du basket féminin français et sur son avenir personnel.

• Elo salut! Comment vas-tu?
Ça va super bien. Merci!

• Pas trop dur de reprendre la vie de sportive de haut niveau après une telle coupure ?
J'ai bien bossé cet été alors physiquement ça va. Mais le rythme à la maison est en peu plus dur à reprendre: l'organisation n'est pas encore bien calée!

• Comment passe-t'on de ton statut de joueuse "qui compte" en LFB (et ex-internationale) à joueuse sans contrat?
Comme tu le dis, on ne le choisit pas, on y passe... Il y a premièrement une coupure qui fait du bien. Mais quand tout le monde reprend et que l'on est à la maison, cela devient difficile à vivre... Cela ne devait pas se passer comme ça.... En juin, j'avais un contact très très avancé qui m'a laissé tomber au dernier moment. Après 2 mois de discussion, on s'était projetés là-bas et ça a été difficile d'un coup de se retrouver sans rien fin juin!

• Tu t'es entraînée un peu avec le BLMA. Comment cela s'est-il passé?
Valé (NDR: Valéry DEMORY) m'a gentiment laissée m'entrainer avec le BLMA tout le mois de septembre, ce qui m a aidé à parfaire ma préparation et surtout à reprendre le basket. C'était super!

• N'as-tu pas été tentée de revenir au BLMA? Cela aurait-il pu se faire?
Bien sur que j'ai été tentée, surtout que Valé souhaitait me garder... Je me sentais bien dans le groupe autant sur le terrain qu'avec les joueuses. J'avais déjà joué avec beaucoup d entre-elles et c'était un vrai plaisir de les retrouver. Après que veux tu, ils voulaient une poste 4 shooteuse et ont opté pour une américaine... C'est dommage mais je ne peux pas changer ma nationalité!

• Aurais-tu pu partir à l'étranger ou ailleurs en France?
Oui. J'ai eu plusieurs contacts en France, en LFB et en LF2. L'étranger n'était pas ma volonté vu ma situation familiale et cela aurait été un dernier recours.

• Si la situation ne s'était pas débouclée avec Perpignan, aurais-tu pu rester une année sans jouer? Bien qu'encore relativement jeune, l'idée d'arrêter ta carrière t'a t'elle traversé l'esprit ne serait-ce qu'une fois?
Je ne souhaitais pas rester une année sans jouer car le manque était trop important. J'ai eu le temps de penser un peu plus à ma reconversion et c'est sur qu'en 6 mois il y a des moments de doute où je me suis dit que j'allais, par la force des choses, devoir arrêter. Mais je ne pouvais pas m'y résoudre!

• Te voilà donc définitivement à Perpignan. Depuis quand t'y étais-tu préparée?
Je suivais bien sur le "feuilleton Perpignan" cet été mais j'ai vraiment su que j'y retournerais 2 jours après la décision du tribunal. Je ne m'y suis donc pas "préparée" puisque ce sont le cœur et l'envie qui ont décidé.

• Quand avez-vous repris l'entraînement toutes ensemble?
Nous avons repris l'entrainement dimanche 10 novembre, il y a une grosse semaine. Mais nous ne sommes au complet que depuis mardi dernier.....C'est court comme prépa!!

• Peux-tu nous rappeler qui compose l'effectif à ce jour?
Nous sommes 7: Pauline LO, Fatou DIENG, Laurie DATCHY, Margaux OKOU ZOUZOUO, Fabienne CONSTANT, Marie-Frédérique AYISSI...et moi!

• C'est un groupe composé très rapidement et un peu de force. La mayonnaise peut-elle ne pas prendre ou au contraire allez-vous constituer une bande de revanchardes?
A l'exception de Pauline encore sous contrat, nous étions toutes sans clubs, donc dans une situation délicate. Nous avons envie de jouer et nous sommes toutes investit à 100% dans cette courte prépa. Donc je dirais une bande de revanchardes!

Elodie BERTAL version 2012-2013 sous son maillot de Perpignan
Elodie BERTAL version 2012-2013 sous son maillot de Perpignan
• Comment as-tu suivi l'été brulant de Perpignan: comme une ancienne joueuse du club, comme une potentielle future joueuse ou de manière détachée?
J'ai suivis de près l'été de Perpi et je n’arrêtais pas de dire que je ne me sentais même pas totalement en vacances car ce n était pas réglé!!!!

• Que penses-tu de la fronde des clubs de LF2?
Le boycott, tu veux dire!!!! Je pense qu'ils ne visent pas les bonnes personnes. Les dirigeants ont changé, le staff et les joueuses n'y sont pour rien dans tout ce qui s'est passé. Nous essayons tous à notre niveau de sauver ce club; pourquoi nous punir nous???? Bref, je trouve ça ridicule. Nous voulons juste pouvoir exercer notre passion et métier : jouer au basket-ball!

• Peux-tu comprendre que l'arrogance dont a fait ou fait parfois Perpignan (dans sa communication depuis le début de l'affaire ou depuis la décision du tribunal administratif de Montpellier), son positionnement en victime puisse irriter?
Ce n'est pas un comportement de victime, le club essaie juste de faire comprendre aux gens qu' il y a eu un "avant" et que maintenant c'est différent. Oui nous utilisons les même locaux et c'est la même ville. Mais comme je te le disais, ce sont de nouveaux dirigeants, une nouvelle équipe et un nouveau projet. Ils se sont battus pendant 6 mois pour sauver le club et là on ne veut pas nous laisser jouer? Je n'ai rien d autre à dire...

• Es-tu prête à ne pas jouer si le boycott se confirme?
Moi, je suis basketteuse professionnelle et je m'entraine tous les jours pour jouer le samedi. Le match, c'est l'aboutissement d'un travail, une récompense. Apparemment, les personnes des bureaux ne réfléchissent pas toutes comme cela mais est-ce si surprenant?

• Dans le cas contraire, si les rencontres ont lieu, t'attends-tu à un accueil particulier du public qui peut avoir du mal à voir un club en grand déficit réapparaître sous forme de SASP avec un budget annoncé de 800k€ - dans les plus gros budgets de LF2 - et sans passer par la case contrôle de gestion et masse salariale encadrée?
Tu sais, moi je suis sur le terrain et j'aime jouer. J’espère que les gens laisseront un peu la place au sport dans cette histoire administrative. Les gens qui se déplacent, surtout dans le basket féminin, viennent voir un match. Maintenant, s'ils souhaitent que leur salle devienne un lieu hostile, c'est leur problème. Mais je sais que chez nous à Pons les équipes ont toujours été bien reçues...et que ça continuera!

• Quels vont être les objectifs sportifs du club?
Nous n'avons pas trop le temps de nous poser et de parler d'objectifs pour le moment. Dans un premier temps, en 15 jours, nous essayons de former une équipe!

• Et tes objectifs personnels?
Personnellement, j'ai attendu 6 mois pour retrouver un projet intéressant et comme j'ai toujours fait, me battre pour un club. Donc je veux juste apporter un maximum à mon équipe sur et en dehors du terrain pour que ce club puisse continuer à vivre car à Perpignan, il y a vraiment de la place pour nous, les Filles de Pons.

• Tu as déjà noté sur tes tablettes les deux rencontres face à Charnay?
Bien sur que je sais quand nous jouons contre Charnay! Cela me donnera l'occasion de voir 2 fois de plus ma sœur et mes nièces chéries.

• Je te laisse le dernier mot...
Le dernier mot... Merci Dom de m'avoir toujours suivie et de continuer, ça fait chaud au cœur.

Merci Élodie et bon courage pour cette nouvelle aventure. Visiblement, les derniers évènements n'ont pas démotivé celle qui a porté les couleurs du BLMA pendant 4 ans entre 2005 et 2009. Reste à suivre maintenant le devenir de la menace de boycott et ça, nous le saurons dès samedi prochain!

Mardi 19 Novembre 2013
Dominique B.

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