Quelques souvenirs sonores de Riga...

Franchement, cette soirée restera inoubliable. La "der" de cet Euro avec son lot de match inutile (le match de classement 7/8), de match à enjeu (le classement 5/6 qualificatif pour les Championnats du Monde 2010), la "petite finale" et la "grande finale". Et puis la "der" de Cathy MELAIN...

Commençons par les deux premières rencontres:

Lettonie 67 – Slovaquie 59 (13-17, 18-10, 21-18, 15-14):
C'est LE match qui a probablement été à l’origine du naufrage letton. En s’inclinant à la surprise générale une première fois face à ces même slovaques il y a une semaine tout juste, les lettones ont connu le doute et se sont mises dans l’embarras avec un quart contre l’ogre russe. Et même si la partie fût magistrale, on sait ce qu’il advint… Cette rencontre sera également la dernière pour le coach local Ainars ZVIRGZDINS qui a annoncé qu’il se démettait de ses fonctions à l’issue de cet Euro. « Je veux tout d’abord m’excuser auprès des supporters ; Quand l’équipe perd, c’est de la faute du coach et je ne l’oublie pas. Mais je veux aussi remercier les Filles pour ces deux années formidables (NDR : 4ème place à Chieti et participation aux JO)» a-t-il dit.
Dès l’échauffement, Dieu ! que les jambes sont lourdes pour Gunta et ses coéquipières… La petite centaine de supporters lettons toujours présents, y compris à l’extérieur, sont fidèles au poste. Ce sont pourtant les lettones qui ouvrent la marque mais le score reste serré : 5-6, 3ème puis 7-8, 5ème. La Slovaquie prend un moment une petite avance de 5 points (7-12) suite à une demi-douzaine de tentatives lettones successives avortées malgré le rebond. Une fois encore Lucia LASKOVA a fait un excellent passage pour les bleues marines d’un jour (4 points et 1 faute provoquée en 4 minutes). Le retour de TAMANE, excellente également, ne suffit pas aux locales qui font la pause à 13-17.
Zane EGLITE fait beaucoup de bien à ses partenaires en réussissant de loin(17-19, 12ème) car petit à petit l’écart commençait à se creuser (-6, 11ème). A la 14ème, après que JEKABSONE se soit enfin réveillée et ait arqué 5 points de suite (ses 5 premiers), les blanches passent en tête 22-21 puis 24-21 (15ème), la première fois depuis plus de 13 minutes. BASKO puis NIEDOLA confirment cet avantage et les deux équipes rentrent au vestiaire avec un score de 31-27.
Le troisième quart est équilibré et voit plusieurs égalités à 39, 41 ou 43 (27ème). C’est le moment choisi par les lettones pour passer la vitesse supérieure, par BRUMERMANE tout d’abord (46-43), puis par Kristina KARKLINA de loin ensuite (49-45) et enfin par Anete JEKABSONE (52-45). Un 8-2 en moins de 3 minutes qui fait un grand bien à toutes !
L’écart est maintenu à la reprise (55-49, 34ème) et les contre-attaques des rouges sont toujours très efficaces. Attention tout de même aux ballons perdus : 18 contre 10 seulement ! TAMANE fait un gros match encore une fois (11 points à 5/6 et 4 rebonds) et l’écart atteint +10 (61-51) sur un panier de Sabine NIEDOLA très utilisée ce soir en l’absence de Liene JANSONE. Il reste 2’31 à jouer et 7 points d’avance mais les slovaques échouent par 3 fois tandis que BASKO et NIEDOLA concrétisent. 65-54 et 1’30.
Les hôtes de cet Euro tiennent enfin (67-59) ce succès qui leur échappe depuis maintenant 4 matchs. Après une récompense remise à Anete JEKABSONE, les lettones entament un tour d’honneur. Cela ne les consolera en rien de ce qu’il faut bien quand même qualifier d’échec sportif, mais c’est une belle sortie.
H-5 pour les Bleues…

Italie – Grèce (15-18, 14-9, 17-13, 10-20) :
Match à enjeu important : la qualification directe pour les Championnats du Monde 2010 en République Tchèque. Alors qui des miraculées italiennes ou de la Grèce au si court roster (4 joueuses à plus de 30’ par match)? Petite surprise, la Grèce démarre avec Afroditi KOSMA, seulement 50 minutes de jeu depuis le début du tournoi. Cela ne les empêche pas de prendre le meilleur départ (1-4, 3ème). Après que BALLARDINI (enfin, dirait-on) et MACCHI eurent créé un premier écart (8-4, 5ème), MALTSI enchaîne deux réussites de loin (8-10). Mais BALLARDINI semble en bien meilleure forme qu’hier (4 points seulement) : elle redonne l’avantage aux italiennes d’un panier + bonus. Les 2 coachs font leur premier changement et sur les deux entrées c’est Zoi DIMITRAKOU qui se met le plus rapidement en évidence en prenant un rebond offensif important. Ballon pour MALSTI et 15-13. Et 2 points de plus pour la grande ailière grecque qui égalise 15-15. Avec le primé de KALENTZOU en prime, cela fait même 15-18, soit un 0-8, série en cours pour les grecques.
0-10 même sur une marque de KALENTZOU au retour, puis 0-13 sur un missile signé MALTSI. Kathrin RESS se signale enfin pour interrompre la série (17-23, 13ème). Mais les italiennes reviennent à 22-25 et KALTSIDOU est contrainte de faire faute, jugée antisportive, pour récupérer un ballon perdu bêtement par la meneuse grecque (24-25, possession non transformée). Les débats sont maintenant très équilibrés et on marque peu (25-25, 18ème). Les italiennes parviennent tout de même à la mi-temps avec +2, 29-27, essentiellement grâce à une grosse domination dans la raquette (16 rebonds à 22 mais 14 points à 8).
Au retour, les deux équipes se répondent à 3-points (32-30) mais PAPAMICHAIL, plutôt discrète jusque là, retrouve un peu d’adresse (37-34, 25ème). Problèmes : la demoiselle a déjà 3 fautes personnelles, l’équipe 4 fautes collectives et surtout MASCIADRI et ALEXANDER (par 2 fois) enchainent les paniers : 43-34, 27ème et 9 points de retard, plus gros débours pour la Grèce… C’est MALTSI qui maintient un peu d’espoir, de loin tout d’abord (45-37), puis en obtenant une antisportive (45-38). La possession suivante n’est pas transformée. Nouveau problème également : la 4ème faute de Dimitra KALENTZOU. Ca commence à faire beaucoup… Et même si Lolita LIMOURA apporte les 2 derniers points de la période, la Grèce est à la traîne 46-40, 30ème.
Les affaires ne se sont pas arrangés dans la peinture : 22 points à 10. Les points de Pelagia PAPAMICHAIL manquent cruellement… Evanthia MALTSI, elle, répond encore présente avec 22 points déjà et un joli 5 /7 à 3 points qui permet aux siennes de surnager (50-48, 35ème). KALENTZOU, de retour sur le terrain, égalise à 50-50 et 3’44 à jouer. PAPAMICHAIL enchaîne son 2ème rebond défensif consécutif mais la marque n’évolue que 2 possessions plus tard sur un missile de plus de l’ex-berruyère. La Grèce repasse en tête 50-53, ce qui ne lui était plus arrivé depuis la 21ème minute. KALENTZOU récidive (52-55) et CHATZINIKOLAOU se saisit d’un rebond défensif capital (52-57, dernière minute). +5, 41’’7 et la possession pour les grecques. Les italiennes enchaînent fautes (elles n’en sont qu’à 2) et il reste maintenant 35’’4 quand PAPAMICHAIL convertit un seul de ses lancers (52-58). Au tour maintenant de faire des fautes puisqu’elles en sont elles aussi à 2. 26’’ au chrono. MACCHI 2/2 aux lancers et 54-58. Sur la remontée de balle, MALTSI aperçoit PAPAMICHAIL laissée seule sous le panier italien. C’est fini. 56-60.
La Grèce ira au Championnat du Monde et toute l’équipe peut danser un Sirtaki endiablé sur le terrain…
H-3 pour les Bleues…

Pour le match de la médaille de bronze, je vous laisse le soin d'aller, si ce n'est déjà fait, consulter la Bible basquetebol.

Et puis vint le tour de la France... Toutes les joueuses sont apparues avec un drapeau tricolore dessiné sur le bras, le mollet ou la joue. Certaines y avaient ajouté des messages personnels... Un début de match incroyable et rapidement la Russie qui se retrouve la tête sous l'eau. Pour la suite "dans les conditions du direct", toujours le même lien.
Un final à vous couper le souffle... 2/8 aux lancers et les russes qui reviennent à portée de fusil... La défense s'arrache une nouvelle fois par l'incroyable Céline DUMERC qui prend le rebond et qui s'échappe côté adverse... Le buzzer retentit et voilà Caps comme un pantin désarticulé ne sachant plus comment exprimer sa joie et presque son incrédulité... On ne sait plus qui embrasse qui, qui porte qui, qui tient qui dans ses bras.
Quelques minutes plus tard, sur le podium, Pierre VINCENT n'oubliera pas de faire de longs signes et à envoyer tout plein de bisous au staff technique lui aussi "responsable" de cet exploit.
La cérémonie est brève mais la France récolte au passage 2 joueuses dans le "5" de cet Euro: Sandrine GRUDA bien sûr, mais aussi Céline DUMERC. On reviendra là-dessus mardi...

En attendant l'album photo de la finale, je vous confie 2 vidéos qui resteront des moments importants de cette compétition pour agrémenter un peu l'ordinaire...

Tout d'abord la conférence de presse finale d'Evanthia MALTSI après la victoire qualificative...

Puis le Syrtaki endiablé de ces mêmes grecques à l'issue du match. Quasi inespéré au départ il y a 15 jours, quasi inespéré à la 35ème minute mais mérité au final, même avec le plus court roster de la compétition.

L'hymne letton juste avant le 1/4 de finale Lettonie - Russie. Grosse ambiance et chaire de poule assurée.
Et puis quel match ensuite!!!

Que du bonheur...